Là où le bonheur s'est envolé - Lisa Jewel

Publié le 5 décembre 2025 à 14:00

Le résumé

Même les familles parfaites ont leurs secrets.

La famille Bird vit dans une jolie maison en Cornouaille, dans un décor de carte postale. Elle y coule le parfait bonheur. La mère hippie, le père bon-vivant et leurs quatre adorables enfants sont décidés à faire de chaque instant de leur vie un éclat de joie. Jusqu'à ce qu'un certain dimanche de Pâques, la tragédie s'invite sous leur toit, dans les combles de leur grenier. Ce choc dévastateur déchire peu à peu les Bird, rongés par leurs secrets et les non-dits. Les années passent, et les enfants quittent le nid. Soudain, la famille n'existe plus. Pourtant un événement va les ramener vers la maison de leur enfance - et vers ce qui s'est réellement passé ce fatal dimanche de Pâques...

Mon avis

L’histoire nous plonge au cœur d’une famille confrontée à des blessures invisibles mais puissantes. Parmi elles, la mère se distingue par un comportement singulier, qui reflète avec réalisme les symptômes du syndrome de Diogène. Son obsession pour l’accumulation d’objets, son isolement progressif et sa difficulté à gérer les relations avec son entourage ne sont pas seulement des traits excentriques : ils traduisent une souffrance intime, un besoin de contrôle face au chaos et aux pertes qui ont marqué sa vie. L’autrice réussit à décrire cette pathologie avec une grande empathie, en évitant tout jugement simpliste, et en montrant l’impact réel de ce syndrome sur le quotidien familial et sur la vie émotionnelle de chacun.

Ce personnage devient rapidement central à la narration, tant par sa complexité que par l’émotion qu’il suscite. Les interactions entre la mère et le reste de la famille sont empreintes de tension et de tendresse à la fois, révélant les fragilités, les non-dits et les moments de réconciliation qui jalonnent le récit. Chaque geste, chaque réaction de la mère est porteur de sens et contribue à rendre l’intrigue encore plus immersive et poignante.

L’écriture de l’autrice renforce encore cette immersion. Son style, fluide et précis, sait alterner entre des passages introspectifs et des scènes plus rythmées, permettant au lecteur de ressentir pleinement l’atmosphère du roman. La narration fait ressentir autant le poids de la solitude que la chaleur des liens familiaux, créant un équilibre subtil entre mélancolie et espoir. Les émotions sont dépeintes avec une justesse qui touche profondément, rendant l’histoire à la fois réaliste et universelle.

Ce qui distingue également ce roman, c’est la capacité de l’autrice à transformer un sujet lourd et sensible — la maladie, la perte, la solitude — en une lecture captivante et profondément humaine. Le syndrome de Diogène n’est pas utilisé ici comme un simple élément dramatique : il devient un miroir des fragilités humaines et un vecteur d’empathie pour le lecteur, qui se retrouve témoin de la complexité des liens familiaux et des combats intérieurs des personnages.

En définitive, « Là où le bonheur s’est envolé » est un roman émouvant et immersif, où la force psychologique des personnages et la finesse de l’écriture se rencontrent pour offrir une expérience de lecture marquante. L’histoire de la mère et de son combat contre le syndrome de Diogène apporte une profondeur rare et rend ce récit inoubliable. C’est une œuvre qui touche autant qu’elle fait réfléchir sur la résilience, l’importance des liens familiaux et la fragilité de l’existence.

Les caractéristiques du livre

Format poche

Editions Hauteville

Prix : 8,95 €

Note : 4/5

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