Le résumé
Une disparition, quatre suspectes :
les portes fermées ne dissimulent pas tout…
Quand elle se présente au 14 Tudor Grove, à Dublin, Marissa Irvine ignore tout du gouffre qui va s’ouvrir sous ses pieds. Alors qu’elle s’apprête à récupérer son fils Milo, venu jouer pour la première fois chez un copain d’école, la femme qui lui ouvre la porte n’est pas la mère qu’elle connaît. Ce n’est pas non plus la nounou. Et Milo n’est pas chez elle. La nouvelle de la disparition du petit garçon se répand peu à peu au sein de cette paisible banlieue et des rumeurs commencent à circuler. Car dans cette communauté pleine de secrets, les gens sont prêts à tout pour sauver les apparences…
Mon avis
Un roman de disparition qui m’a littéralement happée, tant par son intensité émotionnelle que par son réalisme glaçant. Les deux premiers tiers s’ancrent avec une justesse troublante dans une réalité contemporaine : celle d’un phénomène malheureusement de plus en plus courant, l’enlèvement d’enfants. Andréa Mara parvient à décrire ce cauchemar avec une précision presque documentaire, au point que l’on a l’impression de lire un fait divers.
Tout bascule pour Marissa lorsque, croyant confier son fils à la mère d’un camarade de classe après un simple message reçu, elle se rend à l’adresse indiquée pour récupérer Milo… et découvre qu’il n’y est pas. Là où elle pensait trouver un foyer rassurant, il n’y a qu’un silence inquiétant, des visages inconnus et des voisins incapables de dire qui a pu partir avec son enfant. En un instant, son monde s’effondre.
Dans ce quartier paisible, presque aseptisé, les familles ont pris l’habitude de déléguer une partie de la charge parentale à des baby-sitters, parfois si présentes qu’elles s’apparentent à de véritables filles au pair. On leur confie ce que l’on a de plus précieux — souvent sans vraiment les connaître, sans avoir le temps de questionner, de vérifier, de douter.
Jusqu’où peut-on accorder notre confiance à des inconnus dont on croit connaître le visage, mais pas la vie ?
L’enquête qui se met en place ne se déploie pas du point de vue policier, comme dans la plupart des thrillers, mais à hauteur humaine. Andréa Mara adopte la perspective des parents, des proches, de ceux qui vivent chaque minute comme une éternité. Cette approche intime permet de ressentir de l’intérieur la panique, la culpabilité, l’impuissance, mais aussi la solidarité fragile qui se tisse autour du drame. On partage le souffle court de Marissa, la sidération du père, les interrogations angoissées des amis et de la famille.
On ne lit pas l’histoire : on la traverse.
J’ai adoré cette lecture, qui m’a tenue en haleine du début à la fin. Le plot twist final est parfaitement maîtrisé, surprenant sans être artificiel, et vient couronner une intrigue construite avec intelligence et sensibilité. On ressort du roman secoué, questionnant notre confiance envers les autres, notre vigilance quotidienne, et surtout la sécurité — parfois trop illusoire — de nos enfants.
Les caractéristiques du livre
Format poche
Editions Points
Prix : 9,90 €
Note : 5/5
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