La femme du sérial killer - Alice Hunter

Quitter la frénésie londonienne pour une existence paisible à la campagne : tel est le choix que Beth a fait, convaincue d’offrir à sa famille une vie douce, presque idyllique. Tandis que Tom rejoint chaque matin l’agitation de la capitale pour son travail, elle se consacre à son café-poterie, à l’entretien de leur foyer et à l’éducation de leur fille, la petite Poppy.
Un tableau harmonieux, délicatement peint… jusqu’au soir où la police franchit le seuil de leur maison pour arrêter Tom, soupçonné de meurtre.

Le roman déploie alors un récit à deux voix, oscillant entre passé et présent.
D’un côté surgit l’histoire de Katie, jeune femme disparue dont on reconstitue les derniers instants, comme les fragments d’un miroir brisé. De l’autre, Beth, brutalement projetée dans un gouffre d’incertitudes, tente de comprendre ce qui se cache derrière les silences de son mari. Dans cette tourmente, elle trouve un soutien inattendu auprès d’un client fidèle du café, un homme récemment veuf, dont la présence devient presque trop réconfortante pour être anodine.

À mesure que les chapitres se déroulent, une question hante le lecteur : qu’a réellement fait Tom ? Mais une interrogation plus insidieuse s’impose peu à peu : est-il le seul à dissimuler une vérité dérangeante ?
À travers les voix de Katie et de Beth — deux regards féminins, deux histoires entremêlées — se dessine un portrait complexe, où la fragilité apparente peut masquer une force troublante, et où l’innocence n’est peut-être qu’un rôle savamment joué.

Beth, la femme douce, dévouée, presque effacée : l’est-elle vraiment ? Ou n’est-elle que l’héroïne d’une mise en scène dont elle seule connaît les règles ?

Les trois dernières pages, fulgurantes, renversent toutes les certitudes.
Impossible d’imaginer ce retournement, tant la révélation frappe avec la violence d’un éclair dans un ciel que l’on croyait encore calme.

L’esprit humain — et peut-être plus encore l’esprit féminin — recèle des ressources insoupçonnées, capables de manipuler, de séduire, de se protéger coûte que coûte.
Beth finit par obtenir tout ce qu’elle désirait.
Mais reste une ultime question, suspendue comme un murmure : à quel prix ?